En 2020, dans le cadre d’un travail collectif sur les intermédiaires politiques, mené par Lorenzo Barrault-Stella et Sébastien Michon, j’ai produit un chapitre d’ouvrage sur le rôle d’intermédiaires politiques des professionnel·les de la civic tech française. En attendant la publication, voici un résumé du chapitre !
Résumé : Dans quelle mesure les professionnel·les des entreprises de la civic tech occupent-ils et elles, à travers leur activité dans la production et la réception de l’offre institutionnelle de participation, une position d’intermédiaires politiques ? Retraçant l’émergence d’un marché de la civic tech, ce chapitre examine la trajectoire et le positionnement de ces nouveaux et nouvelles consultant·es. L’analyse de leur discours éclaire aussi la manière dont ils et elles construisent leur légitimité à occuper une position d’intermédiaire politique. Revendiquant une appartenance au milieu de l’innovation technologique, mais aussi des compétences professionnelles d’accompagnement au changement, les entrepreneur·ses de la civic tech reformulent le problème de la participation citoyenne en termes de construction de l’opinion et se positionnent comme acteur·rices de la modernisation de l’action publique. L’analyse s’appuie sur deux années d’observation, une prosopographie des fondateur·rices et professionnel·les de ces structures, et une analyse de discours à partir d’articles de presse, de blogs, de matériaux de communication et d’interventions publiques des acteur·rices.
Plan :
De nouveaux professionnels de la communication dans le marché de la démocratie participative
Du « mouvement » au « marché » de la civic tech
Les professionnels de la civic tech, entre consultants en communication et spécialistes du numérique
De la participation citoyenne à la construction de l’opinion
Des entrepreneurs du numérique pour renouveler les formes de la participation citoyenne
Des technologies pour la construction de l’opinion
Des « accompagnateurs du changement » et de la modernisation des institutions
Une éthique professionnelle entre la neutralité et l’engagement
Moderniser l’action publique à partir de la « culture » du numérique